Parents, enfants et numérique en temps de Covid
Une récente étude de l’Ipsos permet de chiffrer l’impact de la crise sanitaire sur les modifications des pratiques, numériques des familles.
Avec ses confinements et couvre-feux, l’école à distance ou encore le télétravail pour de nombreux actifs, la crise sanitaire a fortement modifié les pratiques numériques des familles. Une étude de l’Ipsos, réalisée pour l’Union nationale des associations familiales (Unaf) et l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open), publiée ce lundi 7 février, permet désormais de chiffrer ces nouvelles tendances.
L’étude a été réalisée sur Internet en juillet 2021, auprès d’un échantillon de 2012 parents d’au moins un enfant âgé entre 0 et 17 ans, ainsi qu’auprès de 600 enfants âgés de 7 à 17 ans, représentatifs de la population française.
L’un des principaux enseignements de cette étude, c’est que la pandémie a accéléré la croissance du temps d’écran au sein des familles. Ainsi, ce ne sont pas moins que 44 % des parents qui déclarent avoir augmenté leur temps d’écran, contre 53 % pour les enfants. De plus, les parents (77 %) comme les enfants (62 %) estiment passer trop de temps devant leurs écrans.
Une autre notion qui apparaît, c’est l’idée que ces évolutions sont amenées à durer dans le temps, selon 70 % des adultes et 55 % des enfants.
Si les participants assurent qu’ils comptent continuer dans cette voie, c’est avant tout parce que « les écrans ont trouvé une place au sein de la famille et c’est difficile de revenir en arrière », explique Olivier Gérard, l’un des coordinateurs de l’Unaf.
Il est intéressant de noter que dans le cas des opportunités comme des risques qui existent grâce à Internet, parents et enfants perçoivent des enjeux différents. Ainsi, du côté des opportunités, les parents relèvent le divertissement (86 %), l’accès à l’éducation (85 %) et à la connaissance (80 %). Pour les enfants, il s’agit plutôt de l’accès à la connaissance (88 %), du développement de la créativité (74 %) et du lien social (64 %).
Quant aux risques, pour les parents, il est surtout question des pratiques numériques de leurs enfants, particulièrement en ce qui concerne les réseaux sociaux. Près de 51 % craignent une dépendance, 49 % du cyberharcèlement, et 43 % redoutent la mise en contact avec des inconnus.
De leur côté, les enfants partent plutôt de leur « vécu numérique » au travers de problématiques sanitaires. Ainsi, ils sont 43 % à signaler des maux de tête, ou encore des difficultés d’endormissement pour 42 % d’entre eux. Sans oublier la prise de conscience que l’abus du temps d’écrans peut mener à la passivité. Ils sont 39 % à le réaliser.
Alors que 31 % des parents déclarent que leurs enfants ont été exposés à des contenus choquants ou violents, 40 % des enfants déclarent avoir été confrontés à ces contenus. Une sous-estimation notoire du risque par les adultes.
Aujourd’hui, pour rassurer les parents, plusieurs outils permettent de réguler l’usage que peuvent faire les élèves des tablettes scolaires une fois à la maison. Parmi eux, une solution de filtrage web, qui assure la sécurité de l’enfant lors de sa navigation en ligne. Avec différents niveaux de filtrage, il fait en sorte que l’élève ne tombe pas sur des contenus inappropriés lorsqu’il va sur Internet.
De plus, ce type d’outils numériques est à la pointe en ce qui concerne le respect des données personnelles, pour éviter toute utilisation non désirée. Un élément d’autant plus essentiel lorsqu’il s’agit de mineurs. Tous ces outils sont conformes aux règles du RGPD.
Cette étude montre bien les difficultés que rencontrent les parents à identifier clairement les outils numériques utilisés par leurs enfants, mais aussi le temps qu’ils y passent. Ces difficultés sont particulièrement marquées avec les jeunes enfants et lorsque les pratiques numériques se déroulent sur des écrans mobiles.
Par exemple, 27 % des parents déclarent que leur enfant âgé de 7 à 10 ans utilise un smartphone, alors que les enfants déclarent être 52 % à le faire. Concernant le temps passé sur les appareils numériques, même constat. Les 7-10 ans y passent quasiment 3 fois plus de temps que ce qu’imaginent leurs parents.
Cet écart de perception a tendance à diminuer le week-end et pendant les vacances, ce qui montre que lorsque les parents sont présents, ils parviennent plus facilement à discerner la réalité des pratiques numériques de leurs enfants.
Les données de l’étude précisent également que 46 % des parents ne se sentent pas ou pas suffisamment accompagnés. Cela correspond au discours d’une majorité d’enseignants, qui demandent plus de formation pour saisir pleinement les outils numériques et surtout les nouveaux usages pédagogiques qu’ils induisent.
Les attentes parentales en termes d’accompagnement sont variées :
- des ressources éducatives de types conseils pratiques, outils non-numériques propices aux dialogues ;
- des actions et événements de proximité de type journée de sensibilisation / évènements pour les enfants, ateliers de formation pour les parents et familles notamment sur les pièges numériques à éviter ;
- des outils/solutions techniques.